Friday, May 19, 2006

... et 2) Subir sa vie

Chose promise, chose due, je poursuis ma réflexion à voix haute (texte écrit ?) en écho à celle de mon estimé ami E.S. sur son blogue. Une semaine a passé et déjà de l'eau a coulé sous les ponts ; le sujet perd de sa fraîcheur mais, puisqu'il est toujours d'actualité, poursuivons tant bien que mal.

Doit-on subir sa vie, donc ? Manu parlait d'être spectateur dans un train. Il a ensuite évoqué l'image plus active de mener sa barque. J'avoue que je préfère la seconde manière de voir. En effet, j'ai encore la présomption de penser que la plupart d'entre nous a la possibilité de diriger dans une certaine mesure le cours de sa vie. Est-ce un devoir, cependant ? Non, et on pourrait dire que c'est malheureux. Au même titre qu'il est facile d'abandonner ses innombrables responsabilités (d'adulte, de citoyen, de parent, d'enseignant, de travailleur...), pourquoi prendre en main une vie qu'on ne contrôlera de toute manière jamais entièrement (par pitié, n'assimilez pas mon discours à des démarches comme celle-ci, mais plutôt comme celle-ci) ? Pourquoi lâcher la proie pour l'ombre, abandonner un train-train pépère au profit (?) d'un engagement volontaire dans une lutte quotidienne contre un système gangréné ?

Voilà, ça dérape déjà. J'utilise des "gros mots" : engagement, lutte, système. Pourquoi toujours se fâcher avec la structure établie ? N'a-t-on pas enfin compris que l'idéalisme ne sert plus à rien ? Je dois être trop jeune et trop bête pour me rendre à l'évidence. C'est sans doute cette bêtise qui dirige mes réflexions actuelles et me fait penser qu'être adulte responsable nous mène à tenter de gérer notre vie nous-mêmes et à penser et agir le Monde de demain. Vaste programme, hors de portée sans doute. Si on s'évertue à le croire, il le restera, c'est certain.

Sur ces quelques mots peu originaux, je vous laisse à vos activités. Rassurez-vous, je n'enfoncerai pas de portes ouvertes toutes les semaines. Ça doit sortir de temps en temps, cependant. Voilà, c'est fait.

4 Reactions:

At 5/21/2006 09:37:00 pm, Blogger Unknown a dit/said...

C'est amusant, j'ai eu cette idée d'influencer le monde plutôt quand j'était ado. Jusqu'au moment où je me suis rendu compte que je devais songer à me charger de moi d'abord au risque de voir les choses mal tourner.
Résultat : Pas de famine, pas de misère, pas de maladie, pas de drogue, pas de solitude, pas de politique dans mon petit monde.
Depuis, même si je déplore sincèrement le malheur des gens, je me sens bien mieux en tant qu'égoïste. Voltaire clotûre Candide, le livre qui traite du penchant d'un jeune homme naïf pour les affaires du monde par ceci : "Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin.". Evidemmment, le fin mot est bien compréhensible en lisant le livre d'abord. Allez Roger, sers-moi une blanche !

 
At 5/22/2006 12:44:00 pm, Blogger Brandelric a dit/said...

Moi j'ai eu le parcours inverse. :) A l'adolescence, j'ai commencé à penser qu'on pouvait faire attention à soi. Puis maintenant, je garde un besoin d'espace personnel (assez grand) mais je prends conscience (il était temps) que le monde ne tourne pas si bien que ça. De là à le changer, il n'y a qu'un vache de pas.

 
At 5/22/2006 01:07:00 pm, Blogger Unknown a dit/said...

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At 5/22/2006 01:08:00 pm, Blogger Unknown a dit/said...

Là où je veux en venir, c'est que parfois l'idée de vouloir aider les autres ou améliorer le monde vient d'un malaise, et qu'en éradiquant ce malaise, sauver le monde n'est plus si important ni si accessible. Enfin, tout le monde n'est pas comme moi.

 

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